Terrorisme : Intervention de Gérard Deprez devant le groupe ALDE (6 avril 2016)

Le 22 mars, Bruxelles est tragiquement venue s’ajouter à la liste des villes européennes touchées par le terrorisme djihadiste.

Après Paris, Londres, Madrid, New York, ces attaques odieuses ont à nouveau souligné la nécessité d’une coopération plus étroite et plus systématique des services de police et de renseignement européens.

Depuis le 22 mars, j’ai lu et entendu de nombreuses critiques à l’encontre de mon pays. Bruxelles n’est certes pas la ville la mieux organisée pour faire face à ce type de menace, mais ce n’est pas une spécificité belge. Ni New York, ni Madrid, ni Londres, ni Paris n’ont pu éviter le pire de se produire.

Je constate également que ces attentats ont à chaque fois marqué des tournants décisifs en matière de politique antiterroriste.

Quelques mois après les attentats de Madrid et de Londres, le Conseil a adopté une stratégie européenne visant à lutter contre le terrorisme.

Suite aux attaques à Paris en janvier puis en novembre 2015, le Parlement travaille sur une directive concernant la lutte contre le terrorisme qui demande par exemple des sanctions légales en cas de voyages à l’étranger à des fins de terrorisme, et sur une autre directive portant sur le contrôle de l’acquisition et de la détention d’armes.

En décembre, le Parlement et le Conseil sont parvenus à un accord concernant la directive sur les données des dossiers passagers (PNR européen). Le texte sera probablement approuvé par l’ensemble du Parlement la semaine prochaine à Strasbourg.

Lors de la session plénière de mai, les députés se pencheront sur une capacité améliorée d’Europol. Le Parlement devrait aussi approuver une augmentation du personnel du centre de lutte antiterroriste. D’autres dossiers seront examinés par les députés au cours des prochains mois, concernant le système européen d’information sur les casiers judiciaires et le code frontières Schengen.

Je suis convaincu que le renseignement est la pierre angulaire de notre combat contre le terrorisme. Il est exact de dire que les Etats membres doivent mieux coopérer, que les services de renseignements doivent mieux communiquer entre eux et que les multiples banques de données doivent être rendues davantage intercompatibles mais avant tout cela, en amont, il est primordial que nous nous donnions les moyens d’améliorer l’organisation de la collecte et de l’analyse des informations. Ce n’est qu’ensuite que nous pourrons nous assurer que la coopération fonctionne, que les échanges d’informations sont systématiques et que tous les Etats membres jouent le jeu.

Je suis également convaincu que nous devrions attaquer le problème à la source. Sur le plan géostratégique, je plaide pour la mise sur pied d’une coalition internationale comportant une composante musulmane importante et pour une intervention militaire décisive contre DAECH, en Syrie, en Irak et en Lybie.

Enfin, si je refuse catégoriquement tout amalgame entre réfugiés, musulmans et terroristes, je pense qu’il faut regarder la réalité en face. Nous savons que des terroristes de Paris s’étaient glissés parmi le flux de réfugiés syriens arrivés en Europe. Nous avons des indices indiquant que DAECH projette d’envoyer d’autres candidats au djihad parmi les réfugiés qui continuent d’arriver en Europe. Nous devons rapidement nous doter de la capacité de détecter ces terroristes via des systèmes de vérification des documents d’identité et des empreintes digitales interconnectés avec les bases de données existantes dans les Etats membres.

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